mercredi 17 avril 2013

"PHENOMENE" NABILLA

Allô, quoi ! Je peux plus répondre au téléphone ? 

Il y a quelques semaines, Nabilla Benattia a créé le buzz avec sa réplique désormais culte. Reprise en boucle par les médias et même dans une publicité de l’enseigne IKEA, la jeune femme a déposé son célèbre « Allô » à l’INPI.




Alors qu’elle n’avait que 17 ans, Nabilla participe à la deuxième saison de L’amour est aveugle sur TF1 en 2011. Elle enchaîne ensuite les émissions de téléréalité et de scripted reality plus subtiles les unes que les autres : Les anges de la téléréalité 4 et Hollywood girls à Los Angeles. L’objectif recherché : se créer une notoriété sur l’unique base d’un physique attrayant. De nos jours, il n’est plus rare de voir sur nos écrans de jeunes gens exposer leur image au grand public sans avoir de réel talent.

C’est en 2013, durant la saison 5 des Anges de la téléréalité, que Nabilla parvient réellement à se faire remarquer. La raison, une phrase somme toute banale et probablement pas spontanée qu’elle a prononcé face caméra, au cours de l’émission : « Allô, t’es une fille t’as pas de shampoing. C’est comme si t’es une fille t’as pas de cheveux ». L’histoire aurait pu s'arrêter là mais les internautes en ont décidé autrement, pour le plus grand bonheur de la jeune femme. Uploadée sur Youtube, retweetée, partagée sur Facebook et relayée par divers sites Internet, la séquence d’une quinzaine de secondes a fait en quelques heures le tour de la France. L’engouement pour la réplique de Nabilla a même donné lieu à un certain nombre de parodies et détournements. Pour cause, c’est l’enseigne de mobilier IKEA qui peu de temps après, a lancé une publicité pour des coussins d’extérieur portant comme nom… « HALLÖ ». Une idée pour le moins originale renforcée par l’accroche : « Allô ? Non mais allô quoi ? T’es une chaise et t’as pas de coussin ? Allô ? Allô ?! » Et c’est un coup de maître qu’a aussi réalisé IKEA car en peu de temps, le net a très largement répandu la publicité. Une aubaine pour l’enseigne qui a très certainement investi peu de moyens financiers pour la réaliser. On pourra saluer au passage la réactivité et l’audace de la personne qui a eu l’idée de ce détournement.




Face au buzz créé par cette réplique, Nabilla a réagi en la déposant auprès de l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI). Cela signifie que désormais, toute personne souhaitant utiliser le célèbre « Allô, t’es une fille t’as pas de shampoing. C’est comme si t’es une fille t’as pas de cheveux », devra reverser une contrepartie financière. Un bon moyen pour Nabilla de se faire de l’argent sans s’être trop creusé la tête. Devrions nous alors s’abstenir de prononcer « Allô » lorsque nous décrochons notre téléphone sous peine de risquer des poursuites judiciaires ? Quoi qu'il en soit, il est probable qu’aucune marque ne prendra la peine d’acheter les droits d’utiliser la « propriété intellectuelle » de Nabilla. Une chose est sûre, IKEA a été très réactive sur ce point en détournant la réplique sans n’avoir à payer de droits d’exploitation. Puis, un buzz reste éphémère donc comme bon nombre d’ex candidats de téléréalités, Nabilla et sa phrase culte aujourd’hui, seront oubliées du grand public l’année prochaine, si ce n’est pas plus tôt.

dimanche 14 avril 2013

POPSTARS

Le recyclage de trop? 


Fin janvier, D8 annonçait le retour de Popstars sur son antenne. Après le succès de la Nouvelle star, marque également rachetée par la chaîne, D8 ne prend-elle pas un risque en relançant Popstars?
  




En 2001, le télé-crochet Popstars fait son apparition sur M6. Le principe : un jury choisit les meilleurs participants pour former un groupe évoluant dans le domaine de la pop, du rock, du R’n’B, du rap ou du hip-hop. Pour la première saison, les audiences sont au rendez-vous avec en moyenne 19,1% de part de marché chaque jeudi en prime time. Sur les cibles commerciales, le programme réalise de très bons scores avec plus de 36% de part d’audience auprès des ménagères de moins de 50 ans et jusqu’à 55% sur les 15/24 ans.
Incontestablement, la première saison de Popstars est une réussite pour M6. Les saisons 2 et 3 rencontrent un succès similaire même si l’on peut constater un léger effritement des audiences. 

Après plusieurs années d’absence, une quatrième saison arrive en 2007, de nouveau sur M6. Cette fois-ci, le programme est un échec. Il ne rencontre pas un public suffisant et réalise en moyenne 7,5% de part d’audience. La concurrence féroce de la Star Academy n’y est certainement pas étrangère et le succès de la Nouvelle star, diffusé quelques semaines avant sur la même chaîne, a pu susciter un désintérêt de la part des téléspectateurs.
Le concept était pourtant innovant. Pour la première fois en France, un télé-crochet avait pour objectif de produire un groupe et non un artiste solo. Malheureusement, on lui retiendra une faiblesse majeure : les groupes produits par Popstars n’ont pas réussi à s’imposer sur la scène musicale française. Nous connaissons tous Louisy Joseph, M. Pokora, Chimène Badi ou encore Sheryfa Luna. Aucun de ces artistes dévoilés par Popstars n’évolue aujourd’hui en groupe, mais en solo. L’objectif principal du programme n’a pas été atteint. 

La marque Popstars est alors abandonnée par M6 et début 2013, c’est D8 qui annonce l’acquisition des droits de diffusion, après ceux de la Nouvelle star. Le retour de la Nouvelle star sur D8, de décembre 2012 à février 2013, est couronné de succès. La part d’audience moyenne s’élève à 7,1%, ce qui place plusieurs fois la chaîne en tête de la TNT. Dans le domaine du recyclage, D8 a donc réalisé un coup de maître, notamment face à la nouvelle version de la Star Academy diffusé sur NRJ12 à la même période, qui n’est pas parvenue à atteindre d’aussi bonnes audiences. 

Pourquoi D8 veut-elle maintenant relancer Popstars ? La nouvelle version sera produite par une « experte » en la matière puisqu’il s’agit d’Alexia Laroche Joubert. Elle sera également membre du jury aux cotés du rappeur La Fouine et de Philippe Gandilhon, directeur de la création artistique chez Columbia Sony. Un projet qui peut laisser perplexe devant le sentiment d’épuisement des téléspectateurs  face aux télé-crochets. Puis, contrairement à la Nouvelle star dont les audiences sont toujours restées relativement stables sur M6, cela n’a pas été le cas pour Popstars. Il semblerait donc que D8 prend un risque bien plus important. 
Invitée il y a quelques semaines sur le plateau de Touche pas à mon poste sur D8, Alexia Laroche Joubert répondait aux interrogations de Cyril Hanouna au sujet d’un éventuel échec de la nouvelle version du programme. Celle-ci a affirmé être convaincue du potentiel de la marque Popstars et de l’attente que suscitait le retour de l’émission. La productrice déclare par ailleurs que « l'émission mettra en valeur un groupe et sera centrée sur l'univers pop qui avait disparu de la télévision. Un esprit que l'on retrouve aujourd'hui chez des groupes comme One Direction et The Wanted. Les modes de captation et de narration seront très différents des versions des années 2000. Il y aura plus de vécu, d'émotion ». 

Une chose est sûre, D8 prend un risque en voulant relancer Popstars. La saison précédente n’avait pas réussi à trouver son public. Puis, Le recyclage récent de la Star academy et de la Nouvelle star pourrait créer un sentiment d’épuisement pour le téléspectateur. Enfin, il est peu probable que les audiences soient aussi élevées que pour la Nouvelle star, une programmation potentiellement estivale n’étant pas des plus judicieuses. Rendez-vous dans quelques mois pour le verdict.